Christophe Cuzin est né en 1956 à Saint-Siméon-de-Bressieux (France)
Il vit et travaille à Paris (France)
Au début des années quatre-vingt, Christophe Cuzin réalise des tableaux abstraits selon un protocole très précis qui détermine un seul format, s’appuie sur la symétrie, des formes linéaires aux tracés géométriques, des couleurs toujours rabattues par du gris. Parallèlement, il exerce le métier de peintre en bâtiment, « la situation était paradoxale : durant la journée, je peignais des monochromes blancs et le soir des toiles polychromes ».
Cette apparente contradiction est sans doute ce qui incite l’artiste à renoncer définitivement en 1990 à peindre des toiles. Abandonnant l’atelier, il met en place un dispositif de travail dont le principe est qualifié en quelques mots : « Stock zéro, flux tendu ». Les projets sont conçus « in situ » en fonction des lieux qui lui sont proposés et de leurs contraintes architecturales. La technique et les outils employés (rouleaux, teintes et adhésifs industriels…) concourent à brouiller les frontières entre le geste artistique et le savoir-faire artisanal.
Cependant, le cœur du travail reste la couleur dont la fonction est de modifier la perception de l’espace, à la fois matière et volume : « Je crois que c’est la couleur elle-même qui est le sujet de ma peinture, l’architecture en est sa forme ».
Si l’ensemble du travail répond à des règles contrôlées, induites par l’architecture, le choix des teintes n’est pas prédéterminé et relève d’une subjectivité totale. Depuis toujours, Christophe Cuzin emploie de la peinture industrielle pour des raisons économiques mais surtout pour sa texture mate, sans reflet.
Il sélectionne ses nuances dans la nomenclature RAL, principalement utilisée dans les domaines du bâtiment, de l’industrie, de la carrosserie ou de la sécurité routière.
S’immerger dans un lieu, s’imprégner de ses caractéristiques est une étape essentielle du travail de Christophe Cuzin. Le dessin est l’outil privilégié de ces repérages, il est la matrice des propositions à venir. En aval, il est aussi la mémoire des interventions, la plupart du temps éphémères, dont il conserve la trace.
A la faveur d’une exposition, en 1995, lui est posée la question « Quels sont les artistes qui ont influencé votre travail ? ». En réponse, il reprend des notes anciennes et dresse une liste de soixante-dix œuvres et soixante-six artistes qui ont jalonné son itinéraire artistique de 1965 à 1995. Une recherche dans sa bibliothèque lui permet de trouver les reproductions correspondantes. Chacune est retravaillée au trait pour produire un dessin numérique, inscrit sur une surface monochrome.
Le choix des couleurs, celui du tracé et celui du fond, ne répond à aucune règle autre que l’intuition de l’artiste.
Il en résulte un portfolio de soixante-dix sérigraphies, intitulé Mes Référents, sorte d’encyclopédie personnelle de l’art en manière d’hommage.
Parmi cet ensemble, une sélection est présentée à l’Académie malouine d’arts plastiques, comme un large panorama de figures majeures de l’histoire de l’art. Ce sont autant de références qui peuvent éclaircir un apprentissage en école d’art : Van Gogh, Matisse, Picasso, Dubuffet, Rothko, Beuys, etc.

Exposition à Saint-Malo, du 5 janvier au 4 février 2016

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