Les étudiant.es de l'EESAB - Site de Rennes
30.04 - 18.09.2022
Frac Bretagne, Rennes

 

Pourvu qu’on ait l’ivresse | Volet 3

Pourvu qu’on ait l’ivresse est un projet par des étudiant·es en art, design et design graphique de l’EESAB – Site de Rennes, sous la coordination de leurs enseignant·es Julie Fortier, Hilary Galbreaith, Raphaële Jeune, Luc Larmor, Jean-Simon Roch, Charlotte Vitaioli, en collaboration avec le Frac Bretagne.

Un laboratoire artistique et pédagogique de l’EESAB – Site de Rennes

En 1958, le tout jeune cinéaste Jean-Daniel Pollet plaçait sa caméra au cœur d’un dancing pour y dresser le portrait tendre et drôle d’une humanité en quête d’amour et de plaisir. Cela donnait son premier chef d’œuvre, Pourvu qu’on ait l’ivresse. En 2022, reprenant ce titre, l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne – Site de Rennes s’empare du thème de la fête pour renouer avec ce besoin fondamental de la vie collective. Du bal populaire à la free-party, de la célébration publique au carnaval, du festival à la soirée entre ami.es, la fête est un rituel de débordement et de proximité qui cimente la communauté en modifiant et en intensifiant les relations qui la traversent, mais aussi, souvent, en renversant les valeurs et en transgressant les normes sociales. Si la pandémie ne nous laisse pas encore la liberté de festoyer, les étudiant.es de l’EESAB se proposent de reconquérir ardemment l’esprit de la fête à travers des créations plastiques qui donnent forme à ses excès, ses éclats et ses traces. Vidéos, photographies, sculptures, affiches, peintures, objets et productions radiophoniques trouveront leur place au Frac Bretagne, dans Le Canyon et sur Le Mur du Fonds, au gré de quatre volets consécutifs, entre le 20 janvier et le 18 septembre 2022. 

Volet 3 : Le Bal

« Dans le prisme des médiums dessin et vidéo, les étudiant.es de 2e année, option Design Graphique et Art, de l’EESAB, site de Rennes, ont travaillé tout au long de l’année sur la création d’un bal.Une fête, que l’on aimerait voir se dérouler chaque année telle une exposition à ciel ouvert, ou comme un support de production au langage singulier.

À la lisière des arts appliqués, du spectacle, de l’architecture et des beaux-arts, nous l’envisageons comme un carrefour pluridisciplinaire, une plateforme d’échange. Cette année, nous nous sommes intéressé.es à la danse dans l’histoire des arts plastiques, aux fêtes du Bauhaus* et bien sûr aux bals des Quat’z arts** qui occupent une place privilégiée dans la longue chronique des fêtes parisiennes du XXe siècle. Nous avons suivi les traces de ces manifestations éphémères en étudiant les menus de banquets, les photos de parades, les décors, et plus particulièrement les costumes réalisés par ces avant-gardes.   

Inspirante, Sonia Delaunay dit en 1924 à propos du ballet dadaïste Relâche dont la musique est d’Erik Satie : « Est-il un morceau d’anti-art ? Un anti-ballet ? Il est surtout un hymne à la vie moderne débarrassé des conventions » ; « C’est le bonheur des instants sans réflexion » ajoute Francis Picabia, auteur de cette pièce.

Notre projet est un lieu de recherche pluriel, une matière à penser contre l’ennui et la morosité, une manifestation pour la joie, une promesse pour des jours meilleurs, et enfin un événement visant à réintroduire le bal à l’EESAB. »

Enseignant.es et étudiant.es de 2e art et design graphique de l’EESAB site de Rennes.

Oskar Schlemmer, artiste lié au Bauhaus, avait cette phrase magnifique, « Que la fête soit une nouvelle façon pour l’homme de se projeter dans un avenir positif ».

* Bauhaus : école allemande d’architecture et des arts et métiers ouverte de 1919 à 1933 dont les enseignements faisaient cohabiter les arts plastiques, l’artisanat et l’industrie. Enseignant.es et élèves mettaient l’art au service de la construction d’une société nouvelle, créant des passerelles entre l’art et la vie quotidienne, dont des moments de fête.

** Bals des Quat’z arts : était une grande fête organisée par les étudiant.es de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris qui se déroulait tous les ans de 1892 à 1966. Les participant.es étaient costumé.es, elles et ils faisaient des parades, des danses, un banquet. Cet évènement pouvait être sujet à des polémiques.


Visuel : Pourvu qu’on ait l’ivresse, le bal, salle de la Cité, Rennes, 27 avril 2022 © Maëlle Tiret, EESAB – Site de Rennes