Expositions en cours
Chelsea Girl
En partenariat avec

Nicola L. Chelsea Girl a été produite par le Frac Bretagne, en collaboration avec le Camden Art Centre, Londres ; la Kunsthalle Wien (Vienne), et le Museion – Musée d’Art Moderne et Contemporain, Bolzano/Bozen.
Chelsea Girl
Nicola L.
L’artiste française Nicola L. (1932, Maroc – 2018, États-Unis) est souvent célébrée dans le contexte du Pop Art, du Nouveau Réalisme, du féminisme et du design. Dans le travail de cette figure à part de la scène artistique française, les frontières entre le corps, l’espace, la fonctionnalité et l’art s’estompent et convergent. Sa pratique aussi protéiforme qu’expansive s’étend à la cosmologie, aux préoccupations environnementales, à la spiritualité, à la mortalité, à la sexualité, à la sculpture souple, à l’activisme ou encore à la résistance politique.
Associée dans un premier temps au groupe des Nouveaux Réalistes, son départ pour les Etats-Unis et, on peut le croire, le fait qu’elle soit une femme, ont largement concouru à son invisibilité que cette première grande exposition rétrospective en Europe souhaite aujourd’hui participer à corriger. En effet, en-dehors d’une exposition individuelle muséale au Sculpture Center, New York (2017), son travail a été inclus dans plusieurs expositions collectives importantes au cours de la dernière décennie, notamment The World Goes Pop, Tate Modern, Londres (2015) et Future Bodies From Recent to Past – Sculpture, Technology, and the Body since the 1950s, Museum Brandhorst, Munich (2022). Mais c’est la première fois qu’un corpus représentatif de l’ensemble de son œuvre sera exposé en Europe, au Camden Art Center à Londres, au Frac Bretagne, à la Kunsthalle de Vienne et au Museion de Bolzano.
Commissariat : Géraldine Gourbe
Vernissage ouvert à toutes et tous le jeudi 30 janvier 2025 – Gratuit.
À NOTER :
- Visite accompagnée de l’exposition proposée chaque samedi et chaque dimanche à 16h (tous les jours pendant les vacances scolaires) – Gratuit sur présentation du billet d’entrée.
- Visite Les Mini potes chaque dernier samedi du mois à 16h30 – Gratuit sur présentation du billet d’entrée
- Festival de musique contemporaine Autres Mesures (Ensemble Sillages) le 1er février 2025 à 17h– Gratuit.
- Rencontre avec la commissaire de l’exposition Géraldine Gourbe le dimanche 2 mars à 17h – Gratuit.
- Nuit européenne des musées : de nombreux rendez-vous et activités pour toutes et tous et une performance autour des œuvres de Nicola L le samedi 17 mai à partir de 20h – Gratuit.
Visuel : Nicola L. dans Penetrable au Chelsea Hotel, New York City, 1991 © Nicola L. Collection et Archive. Photo de Rita Barros.
Beauregard flottant
Beauregard flottant
Beauregard flottant est la galerie à ciel ouvert du Frac Bretagne. Elle présente actuellement des drapeaux créés par les artistes :
- Clara Gaget
- Louise Mutrel
- Alisson Schmitt
- Charlotte Vitaioli
Au gré du vent, ces œuvres invitent à une déambulation artistique. Elles pavoisent Beauregard, considéré désormais comme un espace sensible et poétique, un quartier où flotte l’art.
L’emplacement des mâts a été défini avec des habitant.es du quartier : les Embarqué.es de Beauregard
Retrouvez le travail des 5 artistes en cliquant ci-dessous :
VOIR LES DRAPEAUX DE L’ARTISTE
Née en 1993, vit et travaille à Rennes.
Clara Gaget travaille la gravure pour créer des images reflétant et résonnant avec la mythologie et l’iconographie médiévale. Installée à Rennes, elle multiplie les occasions de travailler de manière collaborative à la création d’objets graphiques.
Ces drapeaux ont été produits à la suite des rencontres avec Collection commune, le comité d’acquisition citoyen du Frac Bretagne. Les œuvres de Clara Gaget ont en effet été choisies par un groupe d’habitants et d’habitantes du quartier de Beauregard pour entrer dans la collection du Frac en 2023.
Ces drapeaux sont des impressions numériques sur tissu d’après des gravures originales sur bois. Les motifs sont inspirés d’un roman de Samuel Butler, Erewhon, paru en 1920. Ce livre propose un voyage dans un pays imaginaire avec en toile de fond un regard critique porté sur l’époque victorienne au Royaume-Uni.
Les lignes de ces images sont celles d’un espace irréel, celui de Trap – Ellun, un lieu hors du temps, fait de plans, sans perspective, qui demande à être scruté par qui souhaite s’y engager. Sur ce territoire, les tracés et les motifs deviennent des personnages qui vivent et font exister un monde en négatif, construit de contrastes noirs et ocres.
VOIR LES DRAPEAUX DE L’ARTISTE
Née en 1992, vit et travaille à Arles et Paris.
Ancré dans une esthétique résolument saturée et pop, le travail de Louise Mutrel conjugue des icônes populaires d’ici et d’ailleurs. Sa démarche de photographe revendique l’image dans son utilisation contemporaine. L’artiste postule une photographie libre, toujours en mouvement et dont le nomadisme l’autorise à exister aussi bien dans le flot abyssal des réseaux sociaux ou sous des formes diverses comme des drapeaux imprimés.
La série Funeral Parade présente des dekotora, de grands camions décorés issus de la contre-culture japonaise que Louise Mutrel a photographiés. Elle explique : « Les dekotora, m’apparaissent comme une culture mystérieuse. Il est connu que cet engouement pour la customisation de camions arrive au Japon dans les années 1970. Cela m’a amusé d’imaginer faire flotter dans le ciel ces lourds véhicules terrestres. J’ai réalisé les tirages originaux en risographie [une technique proche de la photocopie, produisant des couleurs saturées au grain particulier]. J’ai pensé les drapeaux en diptyques : une partie abstraite qui se compose de zooms de carrosseries ou d’aplats de couleurs, et une seconde qui aborde une image figurative, celle de dekotora, chargée de détails. Ces drapeaux font écho au drapeau de course automobile et de rallye. »
VOIR LES DRAPEAUX DE L’ARTISTE
Née en 1992, vit et travaille à Rennes.
Les installations vidéo et les performances d’Alisson Schmitt prennent comme point de départ un désir de raconter des histoires à partir de déplacements, de situations vécues, d’objets trouvés. Autant de sources qui lui permettent une infinité de collisions et de hasards heureux.
À propos de ses drapeaux, l’artiste explique : « Torcher est une série de drapeaux reprenant les motifs de torchons usés aux couleurs des terres que j’utilise dans mon travail. Le titre de chaque drapeau fait écho soit à une de mes pièces en céramique, soit au contexte dans lequel celle-ci a été créée. Traces d’une partie invisible du travail, celle de la production et de l’atelier, les motifs des torchons sont l’empreinte du corps qui façonne la sculpture. »
Par les titres de chacun de ses drapeaux Torcher le luxe, Torcher la solitude, Torcher la route, Torcher la flamme, Torcher le doute, Torcher le temps, Alisson Schmitt souhaite proposer une alternative à la connotation péjorative du verbe « torcher ». L’artiste donne un point de vue très littéral où « torcher » reviendrait à essuyer avec un torchon. Ainsi, elle tente de mettre en valeur ce geste de travail dans une dimension plus attentionnée, voir appliquée.
VOIR LES DRAPEAUX DE L’ARTISTE
Née en 1986, vit et travaille à Rennes et Paris.
Charlotte Vitaioli est une artiste qui crée des peintures, des sculptures, des performances. Au cœur de sa pratique, un intérêt pour des personnalités du cinéma et de la variété française des années 1960-1980 : Brigitte Bardot, Jane Birkin, Serge Gainsbourg… Ce qu’elle retient de ces vedettes, c’est l’éclat de leurs apparitions, leurs poses, leurs gestuelles tourmentées et romantiques, la Dolce Vita de ces idoles relayée par la presse. Charlotte Vitaioli joue de cet imaginaire et crée des œuvres aux couleurs vives où elle s’approprie leur légèreté et leur mélancolie.
Pour cet ensemble de drapeaux, elle explique avoir choisi la comédienne et chanteuse Jane Birkin, une femme incarnant le secret et la pudeur, jouant souvent du mouvement de ses cheveux. « J’ai cherché un sujet pour cristalliser le vent à travers la peinture, et j’ai trouvé Jane Birkin en ambassadrice. Libre et amoureuse, dans le film Slogan de Pierre Grimblat, sorti en 1969. » raconte Charlotte Vitaioli.
Aujourd’hui riche de 84 drapeaux créés par 14 artistes et toujours en développement, la collection du Frac Bretagne permettra de nouveaux accrochages réguliers pour que Beauregard devienne un quartier foisonnant de formes et de couleurs.
Beauregard flottant est une démarche artistique participative portée par le Frac Bretagne, Territoires Rennes et la Ville de Rennes.
Expositions à venir
Comment raconter la mer ?
Comment raconter la mer ?
Une sélection d’œuvres des collections du Frac Bretagne et du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine
Raconter la mer quand on habite le littoral produit-il la même parole que lorsque l’on y séjourne temporairement pour des vacances ?
Les vacances au bord de la mer, avec mon frère, ma sœur, ma mère ont-elles la même saveur qu’un quotidien vécu sur la côte ?
C’est la question soulevée par la thématique de cette exposition, tel un défi lancé aux œuvres.
A travers une sélection multiple, composée de sculptures et d’installations, de dessins, peintures, films et photographies, les œuvres de la collection du Frac Bretagne et du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine, invitent à réfléchir à l’écriture du récit de nos existences.
Des doux couchers de soleil Sucre à la crème comme des moments introspectifs de méditation sur le cours des choses, des folles sessions de surf comme des longues balades tranquilles sur le chemin des douaniers, ainsi va la vie au bord de la mer entre souvenirs inoubliables et simples temps de félicité.
Du haut d’un observatoire ou au ras du sable, le récit est là, immanquablement, accessible à chacun et chacune, à portée d’expérience, prêt à émerger de nos ressentis les plus simples comme les plus fous.
A vos stylos et smartphones ! Lancez-vous dans l’écriture de cartes postales et autres SMS et laissez libre cours à votre inspiration suscitée par la visite de cette exposition-voyage.
LES ARTISTES
Gilles Aillaud
Yuna Amand
Isabelle Arthuis
Virginie Barré
Muriel Bordier
Jean Degottex
Marcel Dinahet
Jacques Faujour
Edgar Flauw
Julie Giraud
Michel Gouéry
Elodie Guignard
Jean-Philippe Lemée
Gwenn Mérel
Olivier Mourgue
Eric Tabuchi / Nelly Monnier
Charlotte Vitaioli
UNE EXPOSITION PARTICIPATIVE
Le partenariat entre la commune de St-Pol de Léon et le Frac Bretagne, engagé sur trois années, s’est construit avec l’ambition de réserver une place de choix à la dimension participative des projets menés conjointement.
C’est ainsi qu’un groupe de bénévoles, impliqué dans les associations culturelles de la ville, s’est pris au jeu de la sélection d’œuvres dans les collections du Frac Bretagne.
Une formule qui a permis aux volontaires de découvrir au fil de plusieurs rencontres, le Frac Bretagne à Rennes, ses missions et ses collections, de débattre et d’argumenter pour sélectionner quelques œuvres parmi un ensemble constitué autour de la thématique de l’année 2025 : Année de la Mer. Leur participation se prolonge également dans le moment plus technique de l’accrochage de l’exposition, et se poursuit, bien sûr, par la partie consacrée à la présentation et l’accompagnement des œuvres auprès des publics.
À chaque étape du projet, le groupe a été associé aux prises de décisions, aux enjeux et débats liés à la création artistique contemporaine et son exposition.
UN ACCUEIL PRIVILÉGIÉ POUR LES SCOLAIRES
Pour cette nouvelle saison culturelle 2024-2025, le service culturel de la Ville propose gratuitement un accompagnement de visites privilégiées et couplées à des ateliers créatifs, pour les groupes scolaires.
Du 8 février au 30 mars 2025
Mercredi, vendredi, samedi et dimanche
14H30 > 18H00
La PREB’ Maison Prébendale, Saint-Pol-de-Léon (29)
1 Place de l’été 44
29250 Saint-Pol-de-Léon
Entrée gratuite
Visite commentée tout public les samedis et dimanches : 15h30 – 16h30
Visite commentée pour les scolaires et atelier sur le thème des océans :
Jeudi 27 février : 10h00 – 12h00 / 14h00 – 16h00
Jeudi 6 mars : 10h00 – 12h00 / 14h00 – 16h00
Jeudi 13 mars : 10h00 – 12h00 / 14h00 – 16h00
Jeudi 20 mars : 10h00 – 12h00 / 14h00 – 16h00
Jeudi 27 mars : 10h00 – 12h00 / 14h00 – 16h00
Vernissage à 18h30 le vendredi 7 février. Gratuit, ouvert à toutes et tous
Monts et Merveilles
Monts et merveilles
Une sélection d’œuvres de la collection du Frac Bretagne et du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine
Croisant les thématiques du Dehors ! (celle de la programmation culturelle de la commune) et des animaux marins (sujet de travail de l’école municipale La Vigie), l’exposition des œuvres du Frac Bretagne et du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine offre une combinaison de propositions artistiques qui promet Monts et Merveilles !
Choses admirables et étonnantes, population des abysses ou créatures de rêves éveillés, espace du dedans ou du dehors, silences et bruitages, autant d’ingrédients réunis pour bâtir un monde fabuleux.
Inspirées des livres d’images ou issues de recherches scientifiques, créées de toute pièce par une imagination débordante, les propositions des artistes invitent à se plonger dans un univers fantastique qui nous fait basculer dans un monde parallèle.
Pour reconstruire le monde, consolider la vie ou la réenchanter, les œuvres proposent des alternatives, vers un paradis perdu, retrouvé !
À NOTER
Le nouveau partenariat entre la commune de Binic/Étables-sur-Mer et le Frac Bretagne s’est construit sous l’angle de la participation. Un groupe de jeunes élèves, des classes de CE1 et CM1, de l’école primaire publique La Vigie, s’est pris au jeu de la sélection d’œuvres dans les collections du Frac Bretagne. Leur choix a d’abord été présenté quelques semaines au sein de l’école, pour se retrouver ensuite exposé à la galerie municipale. Une formule qui a permis aux enfants de découvrir le Frac, ses missions et ses collections, de débattre et argumenter pour sélectionner les œuvres parmi un ensemble.
Du 1er mars au 20 avril 2025
En permanence
Hanging Man/Sleeping Man
Hanging Man/Sleeping Man (Homme pendu / Homme qui dort)
Le papier peint Hanging Man/Sleeping Man est apparu dans plusieurs des installations de l’artiste Rober Gober. L’iconographie peut surprendre : un homme noir, victime d’un lynchage, est pendu à un arbre alors qu’un homme blanc endormi contraste avec le caractère décoratif du papier peint. Cette scène évoque l’histoire de l’inégalité raciale aux États-Unis à une époque où la société américaine est secouée par de nombreux bouleversements : l’épidémie de sida, les guerres culturelles et les émeutes raciales de Los Angeles.
« En mettant cette image sur un papier peint qui se répète sans cesse, j’ai essayé de dire, métaphoriquement, que ce n’était pas un événement isolé et que, d’une certaine façon, il est devenu notre arrière-plan. » Robert Gober
Découvrez cette œuvre de la collection à l’occasion de votre visite au Frac Bretagne, Rennes.
Robert Gober
Né en 1954 à Wallingford (États-Unis)
Vit et travaille à New York
Depuis le début des années 1980, Robert Gober explore de manière subversive et énigmatique, la sexualité, la religion et la politique.
Outre ces intérêts, le corps humain et l’objet tiennent une place importante dans son œuvre. Sculpteur, il crée des objets domestiques ou familiers – chaussure, évier, papier peint – et des fragments de corps qu’il met en scène dans des installations mêlant, sculpture, photographie et dessins.
Photo : Robert Gober, Hanging Man/Sleeping Man, 1989 (détail). Collection Frac Bretagne © Robert Gober. Photo : Richard Dumas
Xylocus (version portable)
Xylocus (version portable), 2005
Poète expérimentateur, chercheur, sculpteur, sorte de Géo Trouvetout, Laurent Duthion relève de toutes ces catégories. Ses propositions croisent les champs de l’art et de la science : masque olfactif, recettes à base de molécules, caméra musculaire montée sur un vélo ou encore culture de tomates carrées.
En 2004 dans le cadre d’une commande de la ville de Rennes, il plante dans le Jardin du Séchoir, le long du canal Saint-Martin, deux tilleuls rares dont certaines branches sont sculptées en forme d’objets du quotidien.
Usant du même procédé, Laurent Duthion conçoit ensuite le Xylocus (version portable), olivier en pot, partiellement sculpté lui aussi. Pinceaux, crayons, brosses, pinces à linge émergent du feuillage tel d’improbables fruits.
Cette œuvre aborde les questions contemporaines liées à la génétique et à l’écologie tout en puisant dans la grande tradition du merveilleux associée à l’arbre dans l’imaginaire collectif.
Œuvre de la collection du Frac Bretagne
Jardin de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne
Hôtel de Blossac
6 Rue du Chapitre, 35000 Rennes
Visuel : Laurent Duthion, Xylocus (version portable), 2005 (détail). Jardin de la Drac Bretagne, Rennes. Crédit photo : Frac Bretagne.
Untitled (Corrupting the Absolute)
Peter Friedl Untitled (Corrupting the Absolute)
D’origine autrichienne et installé à Berlin, Peter Friedl (1960- ) est un artiste majeur de la scène artistique internationale.
Ayant commencé au début des années 80 comme critique de théâtre avant de se consacrer aux arts plastiques, il conserve un attachement fort à cette discipline. En témoignent ses expositions construites comme de véritables décors, avec ou sans changement de plateaux selon l’envergure du contexte.
En quête de nouveaux modèles de narration, ses projets explorent la construction de l’histoire et des concepts dans une organisation contextuelle toujours spécifique, mais cependant alimentée par de grands sujets récurrents comme l’enfance, l’Histoire, la politique, la sociologie, les animaux. Avec humour et ironie, l’artiste pointe les impasses de la modernité, entre utopies d’hier et compromis d’aujourd’hui.
Les références foisonnantes contenues dans ses œuvres et les moyens divers dont l’artiste fait usage pour les exprimer (dessin, vidéo, photographie, installation, etc.) constituent un corpus dense, mêlant la suggestion d’une histoire personnelle à celle d’une histoire collective. Ainsi, son travail s’appréhende-t-il difficilement de façon instantanée, mais s’envisage de manière dynamique. L’artiste explique chercher l’ambigu, la confusion et en aucun cas la clarté d’une lecture immédiate. Il revendique d’ailleurs en 1998 que « le malentendu fait partie de la compréhension ».
Untitled (Corrupting the Absolute) est une œuvre composée de lettres manuscrites en néon rouge.
Elle retranscrit une référence, consignée par l’artiste dans un des nombreux carnets de notes qui l’accompagnent dans son quotidien d’observateur attentif, empruntée à l’essayiste et critique rock américain Greil Marcus1. Figure de la culture underground, Greil Marcus* aime à souligner les oppositions et les forces contraires qui bâtissent le génie d’un artiste, tout comme Peter Friedl revendique les analogies autant que les écarts et les ruptures qui provoquent le vertige.
« Corrompre l’absolu » s’impose comme une injonction abstraite pour rappeler, s’il en est, que l’art n’apporte pas de réponses, il nous pousse à nous interroger avant tout.
Présentée dans le hall d’accueil, cette pièce sonne ainsi comme une introduction à la philosophie défendue par le Frac Bretagne.
*Corrupting the Absolute est le titre d’un chapitre de l’ouvrage non-traduit In the Fascist Bathroom: Punk in Pop Music, 1977-1992 écrit par Greil Marcus en 1993.
Visuel : Peter Friedl Untitled (Corrupting the Absolute), 2000 FNAC 02-773 Centre national des arts plastiques © Peter Friedl – Crédit photo : Galerie Erna Hécey (Luxembourg)