Pourvu qu’on ait l’ivresse | Volet 1
Pourvu qu’on ait l’ivresse est un projet par des étudiant·es en art, design et design graphique de l’EESAB – Site de Rennes, sous la coordination de leurs enseignant·es Julie Fortier, Hilary Galbreaith, Raphaële Jeune, Luc Larmor, Jean-Simon Roch, Charlotte Vitaioli, en collaboration avec le Frac Bretagne.
Un laboratoire artistique et pédagogique de l’EESAB – Site de Rennes
En 1958, le tout jeune cinéaste Jean-Daniel Pollet plaçait sa caméra au cœur d’un dancing pour y dresser le portrait tendre et drôle d’une humanité en quête d’amour et de plaisir. Cela donnait son premier chef d’œuvre, Pourvu qu’on ait l’ivresse. En 2022, reprenant ce titre, l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne – Site de Rennes s’empare du thème de la fête pour renouer avec ce besoin fondamental de la vie collective. Du bal populaire à la free-party, de la célébration publique au carnaval, du festival à la soirée entre ami.es, la fête est un rituel de débordement et de proximité qui cimente la communauté en modifiant et en intensifiant les relations qui la traversent, mais aussi, souvent, en renversant les valeurs et en transgressant les normes sociales. Si la pandémie ne nous laisse pas encore la liberté de festoyer, les étudiant.es de l’EESAB se proposent de reconquérir ardemment l’esprit de la fête à travers des créations plastiques qui donnent forme à ses excès, ses éclats et ses traces. Vidéos, photographies, sculptures, affiches, peintures, objets et productions radiophoniques trouveront leur place au Frac Bretagne, dans Le Canyon et sur Le Mur du Fonds, au gré de quatre volets consécutifs, entre le 20 janvier et le 18 septembre 2022.
Volet 1 : The Rocky Horror Picture Show
Sur une proposition de Julie C. Fortier et Hilary Galbreaith, les étudiant.es de 1ère année de l’atelier vidéo à l’EESAB – Site de Rennes, ont travaillé autour de la comédie musicale de Jim Sharman, The Rocky Horror Picture Show.
Célébration ironique de la culture pop, du cinéma du genre et du mauvais goût, le film a eu un impact indéniable sur plusieurs générations de fêtard.es. Considéré à sa sortie en 1975 comme un échec critique et commercial, il a vite atteint le statut de film culte, avec de fidèles disciples qui se regroupent régulièrement à travers le monde pour des séances nocturnes. Habillé.es en costumes do-it-yourself inspirés des personnages du film, les fans du Rocky Horror chantent, dansent, et jettent du pop-corn à l’écran, en hurlant les répliques kitsch du scénario à haute voix. En avance sur son temps, le film est aussi notable pour son traitement des questions de genre et de sexualité ainsi que pour ses qualités plastiques unissant le cheap et le spectaculaire.
Les vidéos et les accessoires produits dans le cadre de l’atelier de l’EESAB se réapproprient librement The Rocky Horror Picture Show. La fête, la musique, les déguisements et l’excès en sont toujours les préoccupations majeures, mais avec une actualisation des problématiques, voire une remise en question des stéréotypes queer et trans que distille le film. Les projets présentés ici sont les premières expériences visuelles du laboratoire collectif de l’école d’art autour de la fête.
Visuel : À bout de soie, capture © EESAB – Site de Rennes