Ghost party
L’artiste Manon de Boer et la chorégraphe Latifa Laâbissi se sont rencontrées en 2015 lors d’un workshop autour du travail d’Oscar Schlemmer et de la fluidité entre les différents médiums et langages artistiques. En effet, la pluridisciplinarité est essentielle dans chacune de leur pratique. Elles ont donc décidé d’approfondir leur collaboration dans une temporalité dilatée et distendue, à travers des contextes de travail diversifiés tels que des conversations itinérantes, le souvenir de lectures partagées, le jardinage, la correspondance et le collage.
Leur dialogue s’éloigne de l’urgence d’un résultat, d’une régularité rigide ou de toute anticipation prévisible. Manon de Boer et Latifa Laâbissi ont toutes deux un cheminement et des méthodes de travail affirmés et voient dans leur collaboration une occasion de défier leurs processus, de se laisser altérer par l’autre pour élaborer différemment. C’est dans cette perspective qu’au fil du temps elles construisent un corpus d’images commun, une carte mentale qu’elles activent et explorent en se questionnant sur leur propre discipline et par le tâtonnement d’un terrain à priori inconnu.
Le projet Ghost Party propulse la voix au premier plan, questionne son timbre, son langage, ses affects, ses accents.
Le projet comporte 2 volets : l’un chorégraphique Ghost Party (1) et l’autre vidéo Ghost Party (2).
LES ARTISTES
Manon de Boer (1966, Inde), vit et travaille à Bruxelles.
Manon de Boer a complété sa formation artistique à l’Akademie Van Beeldende Kunsten, à Rotterdam, et à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam. Utilisant la narration personnelle et l’interprétation musicale à la fois comme méthode et comme sujet, Manon de Boer explore la relation entre le langage, le temps et la vérité pour produire une série de portraits dans lesquels le support cinématographique lui-même est continuellement interrogé.
Son travail a été exposé à l’international, à la Biennale de Venise (2007), à la Biennale de Berlin (2008), à la Biennale de São Paulo (2010), à la Documenta (2012), à la Biennale de Taipei (2016) et a également été présenté dans de nombreux festivals de cinéma à Hong Kong notamment, Marseille, Rotterdam et Vienne. Son travail a fait l’objet d’expositions monographiques au Witte de With à Rotterdam (2008), Frankfurter Kunstverein (2008), South London Gallery (2010), Contemporary Art Museum of St Louis (2011), Museum of Art Philadelphia (2012), Van Abbe Museum, NL (2013), Secession Vienna (2016) et Groundwork, GB (2018).
Latifa Laâbissi (1964, France), vit et travaille à Rennes.
Mêlant les genres, redéfinissant les formats, les créations de Latifa Laâbissi font entrer sur scène un hors-champ multiple où se découpent des figures et des voix. La mise en jeu de la voix et du visage comme véhicule d’états minoritaires devient indissociable de l’acte dansé dans Self portrait camouflage (2006) et Loredreamsong (2010). Poursuivant sa réflexion autour de l’archive, elle crée Écran somnambule et La part du rite (2012) autour de la danse allemande des années 1920. Pourvu qu’on ait l’ivresse (2016), création cosignée avec la scénographe Nadia Lauro, produit des visions, des paysages, des images où se côtoient l’excès, le monstrueux, le beau, l’aléatoire, le comique et l’effroi. Depuis 2011, Latifa Laâbissi assure la direction artistique d’Extension Sauvage, programme artistique et pédagogique en milieu rural (Bretagne). En 2016, une monographie sur l’ensemble de son travail est parue aux Éditions Les Laboratoires d’Aubervilliers et Les Presses du réel. En 2018, elle crée avec Antonia Baehr la performance Consul et Meshie. Elles se retrouvent également en 2019 pour collaborer sur la vidéo Moving Backwards du duo d’artistes Pauline Boudry et Renate Lorenz, présentée au Pavillon suisse de la 58e Biennale de Venise. Latifa Laâbissi est artiste associée au TNB depuis la saison 2021-2022. En 2021, le Festival du TNB a accueilli les premières de sa dernière création : La nuit tombe quand elle veut, par Latifa Laâbissi & Marcelo Evelin.
→ Un volet performatif aura lieu les 18, 19 et 20 mars 2022 en partenariat avec le TNB.
Exposition, partenaire du festival Waterproof, plongez dans la danse, du 26 janvier au 6 février 2022 !
www.festival-waterproof.fr/
Un festival initié et co-piloté par le Triangle, Cité de la danse et le Collectif Fair(e), Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne
Visuel : Ghost Party (détail) © Manon de Boer & Latifa Laâbissi