Depuis 2012, le Frac Bretagne est installé à Rennes dans un bâtiment, conçu par l’architecte française Odile Decq, doté d’espaces d’exposition, de documentation et de conservation de la collection.

Le Bâtiment

Le programme architectural

Lieu culturel phare de Rennes, le bâtiment est autant un espace d’exposition et de conservation qu’un espace de vie.

Le bâtiment s’étend sur 5 000 m² dont 1 000 m² dédiés aux espaces de conservation et ateliers techniques, 1 000 m² aux expositions répartis en trois galeries, 400 m² à la documentation, 200 m² au service des publics et 500 m² répartis entre l’accueil, l’auditorium et le restaurant.

Un geste architectural fort

Pour Odile Decq, le bâtiment du Frac Bretagne est conçu comme une expérience sensorielle.

L’entrée, le hall, la terrasse sur le toit, les multiples rampes et ponts : tous ces espaces sont conçus pour guider le visiteur sur un chemin vertical tout au long du bâtiment. L’espace n’est jamais centralisé, jamais statique, mais toujours dynamique, permettant au visiteur une exploration sensorielle constante.

L’ensemble de l’édifice est construit en matériaux bruts traités en surface : du béton architectonique anthracite, de l’inox noir et un vitrage avec un dégradé du noir vers le transparent, à l’extérieur et du béton architectonique gris clair, de l’inox noir, de la laque rouge et du béton lissé clair, à l’intérieur.

Historique du projet

Créé en 1981, le Frac Bretagne s’installe en 1986 à Châteaugiron, au sud-est de Rennes, dans les locaux d’une ancienne école. Le fonds s’y développe et enrichit sa collection.

En 2001, la création d’un nouveau bâtiment devient nécessaire car le site de Châteaugiron, trop exigu, n’est pas adapté à l’exercice de ses missions et ne permet pas au Frac Bretagne d’envisager son évolution dans de bonnes conditions.

Le projet de construction, acté par le Conseil régional de Bretagne, le ministère de la Culture et de la Communication et la Ville de Rennes en 2002, coïncide avec l’ambition des Frac d’élargir leur mission de conservation, de diffusion et de documentation pour devenir de réels lieux de découverte et d’échange permanents largement ouvert au public.

Le nouveau bâtiment du Frac Bretagne ouvre ses portes au public en juillet 2012.

L’identité Gothique du Frac Bretagne

Plongée musicale dans ce qui pourrait être l’identité cachée de l’architecture du Frac : l’identité gothique !

À l’occasion des Journées européennes du Matrimoine et du Patrimoine 2023, non loin du film de Jeremy Deller sur les fans du groupe Depeche Mode, avec une vue imprenable sur le bâtiment, vous aviez pu écouter une sélection musicale imaginée par Fabrice Géry alias Cheb Gero du Label Akuphone, et vous immerger dans toutes les facettes du style gothique.

+ Écouter la playlist imaginée par Fabrice Géry sur YouTube

+ Écouter la playlist imaginée par Fabrice Géry sur Spotify

Portrait d'Odile Decq, architecte du Frac Bretagne © Markus DeutschmannL’architecte Odile Decq et le gothique

Odile Decq, architecte du bâtiment du Frac Bretagne, revendique son appartenance à une culture post-punk. Plus jeune à Londres elle fréquente, en effet, des artistes et des musicien.nes issues de cette scène.
Odile Decq est gothique « Je suis née en 1666, je suis la fille de Dracula », dit-elle !

Ce qu’on appelle le style gothique, désigne à la fois :

  • un mouvement culturel apparu au début des années quatre-vingt en Europe, et qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
  • Une période stylistique dans l’histoire des arts, comprise entre la fin du XIIe et le début de la renaissance (1500) puis ravivée au XIXe.

Il est possible d’envisager l’architecture du Frac Bretagne comme un point de jonction entre deux notions du gothique, l’une contemporaine en tant que mouvement culturel et l’autre historique alors que nombre de cathédrales gothiques européennes sont des architectures qui participent toujours à notre culture visuelle.

Fabrice Géry, alias Cheb Gero, et le label Akuphone

Passionné de musique et incroyable collectionneur, Cheb Gero, de son vrai nom Fabrice Géry, défriche et creuse les mondes musicaux. Plongé dans les catalogues de vente par correspondance de rock extrêmes avant l’arrivée d’Internet, puis scotché aux sites de peer to peer à la recherche des plus obscurs groupes psychédéliques et progressifs, il poursuit les raretés musicales afro, post-punk, contemporaines et chansons du monde entier. Le monde gothique, quelque soit son continent d’origine est souvent présent. Une atmosphère obscure sous-tend ses recherches : rythmes de nuit, musiques de masques, ambiances troubles et débridées.

En 2015, c’est dans un esprit d’archives et animé par un désir d’explorer le monde en musique qu’il lance Akuphone. Dans une approche relevant de l’archéologie musicale, il cherche à mettre en lumière le travail d’artistes, musicien.ne.s, chanteurs et chanteuses qui, dans les pays dits occidentaux, sont méconnu.es ou tombé.es dans l’oubli. Loin d’une vision romantique ou fétichiste des musiques extra-occidentales, l’objectif du label est d’articuler ces productions culturelles à leur contexte historique et politique et de les restituer dans leurs conditions sociales et culturelles d’apparition.


Visuel : Frac Bretagne, Rennes © Studio Odile Decq / ADAGP Paris. Crédit photo : Roland Halbe /Région Bretagne