Makiko Furuichi
07.11 - 02.12.2022
INSPE Rennes

 

Le territoire des Yōkai
Résidence de l’artiste Makiko Furuichi à l’Inspé Rennes

Les deux aquarelles issues de la série Flux des âmes ont été réalisées en 2020 à l’occasion de la formation professionnelle GENERATOR #6 à 40mcube, Rennes, avant d’entrer dans la collection du Fonds départemental d’art contemporain d’Ille-et-Vilaine. Dans un paysage faussement calme et naïf aux couleurs acidulées, Makiko Furuichi représente la figure des « Yokai » qui, dans la culture japonaise, sont des monstres ou des créatures hybrides mi-humaines mi-animales du folklore et de l’imaginaire collectif. Selon l’artiste, ce diptyque emmène le spectateur vers un monde infini et vaste, peuplé de figures et de silhouettes fantomatiques aux mains menaçantes, l’entraînant au-delà de sa propre conscience, de ses propres cauchemars. L’œuvre devient un lieu de pensée et de réflexion, un outil à sonder l’âme humaine.

Un de mes sujets de recherches est la croyance, cela m’a amené à travailler sur les Yokai. Le terme “Yokai” est traduit par “monstre” ou “démon”en français, mais c’est plutôt un type de créatures surnaturelles dans le folklore japonais.Ce sont des spectres imaginés par les humains pour représenter certains aspects culturels. Esprits malfaisants ou simplement malicieux incarnés par des animaux et des objets, ils démontrent les tracas quotidiens ou inhabituels, les vices et peurs de l’Homme, l’étrange, mais aussi les côtés joyeux de la vie. Explorer les yokai s’apparente à une étude anthropologique des humains et des sociétés qui les ont créés permettant ainsi d’approfondir notre compréhension de l’Homme. En effet, les Yokai peuvent se présenter partout !

Je propose aux étudiants de s’inspirer du bâtiment de l’école et inventer/ réaliser des Yokai ensemble ou individuellement suivant différentes techniques.
Cela peut être en forme de fresque sur mur, peinture sur papier, sculptures, travail sonore, editions….etc etc

Techniquement j’aime travailler avec l’immédiateté et la spontanéité du geste qu’avec le hasard. L’utilisation de l’encre ou de l’aquarelle dans l’eau me permet l’émergence de formes / figures incontrôlées, mentales, instantanées, humaines, animales, végétales, floues, fragiles, étranges… Je me suis donc naturellement rapprochée de l’aquarelle, là où nos gestes fixent ces pigments pour un temps. Quand je peins à l’eau, il arrive que ce fluide me guide à travers un accident, une variable vers une forme aléatoire. Je la suis alors par goût de l’aventure comme une provocation à mes habitudes. Il y a une influence réciproque entre elle et moi…

Makiko Furuichi

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Crédit photo : Frac Bretagne